Glossaire
acapte
(et arrière-acapte) |
droit seigneurial de mutation dû soit à la mort d’un seigneur directe (acapte) soit à la mort de son tenancier (arrière-acapte). |
albergue |
droit du Seigneur de se faire héberger et nourrir avec sa suite - hommes d’armes, officiers - par ses sujets. Droit qui est exigible une fois par an. |
alleu |
terre libre de toute redevance à l’égard des seigneurs |
amortissement |
droit que paient au roi les membres du clergé possédant des biens nobles. |
archiprêtré |
unité administrative ecclésiastique, regroupant un certain nombre de paroisses. Ainsi dans le diocèse de Montauban l’archiprêtré de Roquemaure et dans le diocèse de Toulouse, celui de Montastruc.
Correspond aujourd’hui au doyenné. |
arrentement |
action de donner ou de prendre à rente. Redevance fixe en nature ou en argent due par le tenancier au seigneur. Correspond à un loyer. |
autel privilégié |
autel auquel le Souverain Pontife a attaché une indulgence plénière applicable au défunt pour lequel le prêtre célèbre la messe. |
autel majeur |
cette expression est ici réservée à l’ancien maître-autel où se célébrait la messe solennelle, réservant le terme de maître-autel à l’autel où on célèbre effectivement la messe, conformément à l’emploi liturgique.. |
ayral |
place d’une maison dans une bastide (2,37 ares). |
bailliage |
entité territoriale : ancienne circonscription administrative devenue judiciaire. Villemur fut un chef-lieu de bailliage. |
ballat |
fossé. |
ban
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ensemble des vassaux directs que le seigneur peut mobiliser en temps de guerre. Les vassaux médiats forment l’arrière-ban. |
banal :
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monopole exercé par les seigneurs sur les fours, forges et moulins. Les habitants d’une communauté sont obligés de les utiliser, moyennant redevance. Le seigneur s’engage à les construire et à les entretenir, |
banc seigneurial
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banc réservé au seigneur dans le œuvre de l’église. Un autre banc était réservé aux consuls. |
bastide |
la bastide désigne des villes nouvelles ou villes franches dans le midi de la France, fondées entre 122 et 1373, à la suite à la guerre des Albigeois et à la guerre de Cent ans. Ces fondations répondent à un certain nombre de caractéristiques communes d'ordre économique, politique, architectural. Le castellum est un château fort. Le castrum : un village fortifié. |
carnelage |
droit prélevé sur les viandes de boucherie.
Le droit de langue de bœuf est un droit seigneurial ; la langue des bœufs abattus sur son territoire revient au seigneur – celle-ci étant considérée comme le morceau le plus fin de l’animal. |
cartulaire |
recueil de copies de chartes conservant les titres de possessions d’une abbaye (Conques, Saint-Sernin). |
cas
« avoir les cas » |
avoir les cas indique la faculté d’absoudre les cas réservés c’est-à-dire les péchés réservés à l’évêque (sacrement de pénitence). |
casuel |
ensemble des recettes occasionnelles liées à des cérémonies religieuses (baptêmes, mariages, sépultures, célébrations d’offices ... ). |
casal |
jardin (dans une bastide un cazal correspond à six ayrals soit 14,22 ares).
bien tenu, assez étendu, soumis à des redevances en nature. |
castellum |
le castellum est un château fort. Le castelnau correspond à une fortification collective qui s’oppose au castel vielh, fortification individuelle – souvent distant. Cf Montjoire. |
castrum |
le castrum un village fortifié. |
cellérier |
chargé de l’organisation matérielle du chapitre abbatial ou cathédral comme de l’économat (paiement des dépenses et suivi des provisions alimentaires pour la communauté. |
cens |
bail par lequel le seigneur aliène une partie de ses droits moyennant une rente perpétuelle en argent ou en nature. Redevance en argent ou en nature du par des tenanciers à leur seigneur. |
censive |
tenure paysanne concédée par un seigneur de façon permanente ou temporaire contre une redevance en nature ou en numéraire, sans autre obligation de servir, contrairement à la manse qui est liée à des corvées. |
champart
|
voir agrier. Fraction de la récolte que doit payer au seigneur celui qui a contracté un bail à cens (synonymes : tasque, champart, parsson). C’est une taxe lourde car proportionnelle aux récoltes [ entre le 1/3 et le 20e de la récolte], mais peu à peu tombée en désuétude. |
chapelle
chapellenie |
chapelle d’une église, associée à un bénéfice, soit de collation ecclésiastique, soit de collation laïque. Un titre d’érection prouve le bénéfice. La Fabrique peut concéder dans des églises paroissiales des chapelles non érigées, à titre de bénéfice, à des particuliers soit à vie, soit pour un temps. Depuis 1749, toute nouvelle érection de chapelle ou autre titre de bénéfice est soumise à des lettres patentes. Il s’agit donc d’une fondation qui a pour effet la charge de célébrer à perpétuité une messe à dire plus ou moins souvent à l’autel de cette chapelle. |
chapelle domestique |
chapelle d’un particulier, située dans sa propriété, érigée par l’autorité diocésaine et aussi par l’autorité civile. par ex, la chapelle de château. Le culte y est autorisé pour la commodité du propriétaire, et de sa maison. L’Evêque peut la visiter. |
coécation |
cotisation. |
collateur |
celui qui attribue un bénéfice. – voir droit de nomination. |
colloge |
désigne un contrat, un traité. Un bien donné en colloge, est celui qui fait l’objet d’un bail. Le collogiste est le bénéficiaire d’un colloge. |
compoix |
livre terrier communal énumérant les biens roturiers possédés par chaque habitant d’une communauté ou par les bientenants forains. Chaque bien foncier étant évalué en fonction de sa surface et de la qualité de la terre, le compoix servait à l’assiette de la taille et des autres taxes foncières. |
condamine |
occitan signifiant champ - terres demeurant sous la domination directe du seigneur ; possession dans un terroir essentiellement planté de vignes. Cf Villemur, Montjoire. |
confrérie |
association de personnes pour une œuvre pieuse ou charitable, sous le patronage d’un saint ou d’un vocable divin. Les buts principaux des confréries étaient la charité envers les pauvres et la prière pour les confrères défunts. |
consorce
|
association de prêtres formant une communauté pour le partage des charges (célébration d’offices) et des revenus (rentes en argent ou en nature) des fondations pieuses – en particulier des obits – de la paroisse. Le prêtre, membre de cette association, est un consorciste. |
consulat
|
les quatre consuls constituent l’instance de gestion politique et économique des communautés paroissiales du consulat de Villemur.
- le "consul" était élu annuellement ; désignation faite sous le contrôle du seigneur ;
- le conseil général : au XVIe le consulat de Villemur est administré sous l’autorité d’un conseil général composé de 24 conseillers désignés par les chefs des familles convoqués.
- le syndic a pour rôle de veiller aux intérêts de la communauté.
A un moment donné le premier consul joint à son titre celui de maire, et le deuxième consul celui de lieutenant de maire. |
courroc |
journée de corvée due à un seigneur par ses tenanciers. |
curé |
Voir : droit de nomination. |
décimateur |
Le décimateur jouit du droit de percevoir la dîme qui échappe souvent ou pour une part à la paroisse et au curé. Il y en a fréquemment plusieurs sur une même paroisse : collectivités (chapitres, abbayes) ou personnes (Evêque, abbé, clerc pourvu de bénéfice).
Les fruits prenants correspondent à la dîme, dixième partie des récoltes perçue par les décimateurs. |
dédicace |
acte de consécration d’une église ou d’un autel visant à en faire un lieu ou un objet sacré, destiné au culte. La dédicace comme la bénédiction reviennent à l’évêque ; une délégation peut être donnée à un prêtre pour conférer la bénédiction, et dans des cas exceptionnels pour procéder à une dédicace. |
déguerpissement
|
abandon d’un bien foncier. Le tenancier qui trouve ses obligations trop lourdes a la possibilité d’abandonner le fonds grevé au seigneur directe. |
desservant
|
prêtre chargé, à titre provisoire, du service d’une paroisse ou d’une église dont la cure est vacante. En fait ce terme a désigné les curés ders paroisses qui ont été érigées en succursales*. |
devèze |
bois ou pâturage interdits, dont l’usage était réservé. |
dîme |
redevance due à l’Eglise : elle consistait en principe en un dixième des récoltes. |
dîmaire |
étendue géographique sur laquelle était perçue la dîme de la paroisse. Lorsqu’on rencontre un fossé dîmaire, on est à limite de la paroisse. |
directe (seigneurie) : |
de même qu’un fief peut être baillé noblement, à titre honorifique et gratuit, par le seigneur suzerain à un seigneur vassal, de même il peut être baillé en roture moyennant une redevance d’argent, dans ce cas le tenancier prend la dominité utile du fief dont le seigneur garde la dominité directe ; d’où le nom de seigneur directe. |
droit de nomination à la cure et collation
|
Le droit de nomination du curé appartient (1) d’une part au fondateur ou patron, laïc ou ecclésiastique, qui possède l’église : soit une personne morale : une abbaye, l’abbé, le chapitre, etc…soit une personne physique : seigneur du lieu, cellérier, etc… et (2) d’autre part à l’évêque pour ce qui est du pouvoir juridictionnel (le pouvoir d’accomplir les actes sacramentels dans le cadre de la charge pastorale confiée). La nomination intervient après accord entre le patron et un prêtre. Le patron qui est en possession de l’église présente à l’évêque le prêtre qui desservira l’office curial (vicaire perpétuel), après avoir passé auparavant un examen canonique. La collation de l’office curial est ensuite conférée par l’évêque ; celle-ci se fait par la mise possession ou installation du nouveau curé. Un prêtre est pourvu d’un bénéfice,
quand il a une fonction et un revenu affecté à la fonction (défini par le patron). |
fabrique |
institution chargée officiellement de l’administration des biens et des finances d’une église paroissiale. Supprimée à la Révolution, rétablie au Concordat. Au XIXe siècle, la fabrique est nommée par l’évêque et le préfet. Ses membres sont les fabriciens qui ont un président, un trésorier, un secrétaire. Un bureau est élu comprenant lui aussi un président, un trésorier, un secrétaire ; ce sont à proprement parler les marguilliers qui assurent la gestion ordinaire. Dés qu’un seuil de dépense peut être franchi, il convient d’avoir l’agrément des la fabrique. |
fanum |
lieu ou édifice consacré au culte d’une divinité. |
fief |
on appelle fief : un bien donné en échange d’un hommage et de services. En général par le suzerain vassal. Au XIIIe siècle, des fiefs sont donnés à des bourgeois, sans contrepartie de services militaires
- fief roturier : terre roturière dépendant d’un seigneur direct.Le bien s’appelle alors tenure et celui qui en jouit contre le paiement d’un cens par exemple, tenancier (ou censitaire ou ernphytéote ou fivatier)
- fruit prenant : celui qui reçoit tout ou partie des bénéfices d’une paroisse (dîme…). |
finage |
étendue d’un territoire, d’une juridiction, d’une paroisse, marquée par une limite, un bornage. |
gardiage |
territoire entourant la ville de Toulouse et soumis comme elle à l’autorité et à la juridiction des Capitouls. |
homme vivant, mourant et confiscant
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lorsque des biens étaient détenus par une communauté religieuse, le droit de lods ne pouvait être perçu par le seigneur directe puisqu’il n’y avait jamais de mutation. On nommait alors un prête-nom, l’homme vivant, mourant et confisquant dont le décès donnait lieu à la perception des droits de lods et dont la félonie – en principe – pouvait entraîner la confiscation des biens. |
honneur |
charge octroyée par le souverain à un Seigneur contre un bénéfice ; le mot en vient à désigner le bénéfice lui-même ou le fief. |
interdit |
peine canonique porté par l’évêque contre un lieu (par ex. église, cimetière) ou une personne, compte-tenu d’une situation grave contrevenant aux règles données par l’Eglise (désobéissance notable et scandaleuse), lorsque les décrets visant à la décence du lieu par exemple ne sont pas exécutés L’interdit peut être jeté sur l’église (bâtiment), le cimetière, comme aussi sur une paroisse. Cette sentence a pour effet d’interdire la célébration des offices divins et l’administration des sacrements. |
jubilé |
temps de renouvellement de la vie chrétienne (durée définie et variable, souvent un an) à l’occasion des anniversaires du Salut (par ex. mort du Christ) ou de circonstances particulières. Le don de l’indulgence (« gagner » les indulgences est conditionné par un engagement dans ce renouvellement, comprenant plusieurs conditions : la confession des péchés, la communion, la visite d’églises définies, des oeuvres prescrites (aumônes). |
leude |
droit sur les transactions, assez semblable à celui de la douane ou de l’octroi, perçu sur les marchandises apportées dans les foires et les marchés. Ce droit était concédé par le roi à certains seigneurs en échange de l’obligation d’entretenir les routes. |
litre (droit de) |
la coutume voulait qu’à la mort du seigneur, on peigne une large bande noire horizontale , la litre sur les murs de l’église. Cette bande était souvent ornée des armoiries du défunt. |
locatairie perpétuelle |
bail à ferme de durée illimitée. |
lods et ventes |
droit de mutation perçu par le seigneur en cas de vente ou, parfois, de succession. Il s’élevait souvent à un cinquième du prix de vente. On l’appelait alors le quint. Dans le Lauragais, le droit de lods n’était que d’un douzième. |
marguillier |
apparus au XVIe siècle, ce sont des administrateurs paroissiaux chargés de régir le bien des églises. On les appelle aussi ouvriers, bassiniers. Ils sont élus pour un an. Ils assurent les quêtes, les dépenses liées aux besoins du culte, et la gestion. Ils disparaissent avec les fabriques en décembre 1905. Les marguillières ont la charge de l’entretien des chapelles. |
matutinaire |
prêtre ayant pour office d’assurer la messe du matin. |
messeguier |
garde chargé de veiller à la conservation des fruits et des moissons jusqu’à leur récolte. |
mense |
la mense définit les biens possédés par une abbaye, un chapitre : églises données, dîmes. C’est donc le revenu de cette instance. |
mission |
période d’une semaine environ se proposant de constituer un temps fort de renouvellement de la vie chrétienne dans une paroisse. Deux ou trois prédicateurs religieux assurent des prédications quotidiennes s’adressant à des publics spécifiques. La pratique sacramentelle mesure son effet : confessions, communions, pratique dominicale. La clôture de la mission donne lieu à une célébration solennelle, qui souvent comprendra un souvenir de la mission (cf. érection de croix ou de statue). |
obit |
rente qu’une personne établit sur une terre pour faire dire à perpétuité des messes pour le repos de son âme. |
obituaire |
prêtre vivant d’un obit, à charge pour lui de célébrer les messes prévues par cette fondation. |
oblie (ou oblige) |
synonyme de censive. – redevance en argent que les tenanciers doivent payer au seigneur de la mouvance desquels relèvent les parcelles qu’ils tiennent. |
official |
président du tribunal ecclésiastique.
officialité : tribunal ecclésiastique. |
ophicléide |
l’ophicléide (serpents à clefs) est un instrument à vent en cuivre, qui a pris le relais du serpent. Il est d’origine allemande et est apparu en France vers 1825. Il est en usage dans les églises au cours du XIXe siècle. On en trouve à La Magdelaine, Sayrac, Villemur. |
padouenc |
pré communal. |
patron |
saint protecteur d’une église.
En terme ecclésiastique, le collateur d’un bénéfice. |
patus |
terre en friche, appartenant à la communauté |
personne de main-morte
|
l’église et les fondations religieuses, de même que toutes personnes morales qui, devenues propriétaires d’un bien, l’immobilisent définitivement : les biens ne changent plus de main. |
pouillé |
état des bénéfices ecclésiastiques d’un diocèse. Nomenclature des paroisses et de leur bénéfice. |
presbytère |
ce terme définit souvent le sanctuaire, là où se tient le presbyterium, c’est à dire les prêtres autour de celui qui préside. Nous n’avons pas retenu cette acception du mot.
Par contre nous l’avons pris au sens de maison curiale, maison presbytérale. |
prévôt |
premier dignitaire des chanoines du chapitre cathédral. Lorsque le Vicaire général est aussi le Prévôt du chapitre, c’est ce titre qu’il reçoit dans la correspondance adressée au Vicaire général : ainsi le chanoine Bertrand Roger [1851-1860]. |
saisimentum |
procès-verbaux de prise de possession du comté de Toulouse par le roi Philippe III, en 1271. |
succursale |
une succursales est église desservie par un prêtre nommé par l’évêque seul et sans le concours de l’autorité civile, révocable par lui, et exerçant son ministère sous la surveillance et la direction du curé du canton de première ou de deuxième classe (1803), plus tard du doyen. L’érection d’une succursale dépend de la demande du conseil municipal, de la proposition de l’évêque et de l’avis du préfet. |
synode |
assemblée ecclésiastique chargée de délibérer sur les affaires d’un diocèse ou d’une province. Le synode est une assemblée consultative présidée par l’évêque ou l’archevêque du lieu. |
table |
cf. tableau dressé – cf. Mirepoix |
tardival |
ensemble des récoltes d'automne. |
tenancier |
celui qui jouit d’une tenure ou fief roturier. |
triage |
droit seigneurial qui permet au seigneur de s’approprier le tiers des bois et pâturages communaux (triage d’un lieu-dit). |
villa |
au Haut Moyen Âge, la villa est une grande exploitation agricole comprenant la résidence du propriétaire, de nombreux bâtiments d'exploitation, des services communs (forge, four, pressoir, moulins, etc.) et, parfois, quelques hameaux ainsi qu'une église.
Une partie est exploitée directement par le propriétaire foncier à l'aide d’esclaves, « hommes de corps », tandis que le reste du domaine est concédé à des paysans.
Au Xe siècle, désigne plus le territoire exploité et peuplé (finage) qu’un habitat de grande taille. |
visite pastorale |
visites des paroisses que font les évêques ou leur vicaire général, régulièrement. Le visiteur fait dresser un état de la paroisse, en l’occurrence principalement, un état des lieux et des objets de culte, devant satisfaire à la dignité du lieu comme aux normes canoniques. Des travaux, aménagements ou achats sont alors prescrits. |
Sources :
Glossaire établi par Mgr Jean Rocacher, président-fondateur de l’AREC 31 et augmenté CT.
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