Eglises du Villemurois au XIXe siècle
La plupart des églises du canton de Villemur
ont été reconstruite entièrement au XIXe siècle : ou substantiellement transformées
Trois d’entre elles avaient été entièrement reconstruites au XVIIIe siècle : Le Terme en 1745, La Magdelaine en 1785, Sayrac en 1786.
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Reconstruction intégrale |
transformation |
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St Michel Villemur |
ancienne église démolie et reconstruction
1859 (Esquié), clocher 1875, |
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Le Terme |
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transformations
importantes
[chapelles latérales] 1867 |
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Magnanac |
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transformations
importantes
[exhaussement]
1859 (Esquié) |
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Sayrac |
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transformations
importantes
[exhaussement]
1849-1852 |
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Villematier |
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1818, (clocher), 1846 (fonts-baptismaux), 1852, 1886 |
La Magdelaine |
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Réparations 1867 (Laffon) |
Mirepoix-sur-Tarn |
ancienne église démolie et reconstruction sur un autre site
1907 ( Lacassin) |
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Layrac-sur-Tarn |
en fait quasi-reconstruction
1853 (Laffon) |
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Bondigoux |
ancienne église démolie et reconstruction
1875 (Dutour) ; clocher 1899 (Thillet) |
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Le Born |
[1680] |
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1802 : chute du clocher et effondrement de la moitié de la voûte- réparations 1851 |
Pour quelles raisons les église ont-elles été entièrement reconstruites [4/10] ou modifiées [3/10] au XIXe siècle?
Les enquêtes, notamment celle de 1848, font apparaître l’insatisfaction des curés quant à leur église : trop petites, trop basses, trop sombres, trop vétustes, trop humides…même lorsque les visites pastorales les notaient en assez bon état en 1841. La période de 1850 va soudainement être favorable aux reconstructions générales. Il faut souligner notamment comme élément favorable les subventions accordées par le ministère de l’instruction publique et des cultes – section des cultes, dans la première période de l’empire de Napoléon III qui n’hésite pas, à ce moment, à se servir de l’Eglise, en la favorisant, pour asseoir son pouvoir, voyant en elle un antidote efficace contre l’esprit révolutionnaire. C’est à ce moment que la quasi-totalité des églises du canton seront reconstruites. Le rêve de toute paroisse est d’avoir une église de style néo-gothique. Les motifs présentés pour la reconstruction sous-tendent chaque demande : ainsi Villemur les inclut tous : « l’église actuelle n’était pas en rapport avec la dignité du culte ni avec la nombreuse population de la paroisse et que son insolidité… » : insolidité, non correspondance à la dignité du culte, insuffisance pour la population ».
Cette appréciation déclarant les édifices d’alors comme non-satisfaisant à la dignité du culte est d’ordre culturel et n’a pas beaucoup de fondement rationnel ; elle traduit un changement de perspective, de nouvelles attentes religieuses, une nouvelle approche et de nouvelles règles convenues pour dire le Sacré, tout cela véhiculé par le courant Romantique. Néo-roman, néo-gothique devenant un modèle s'imposant.
Les architectes départementaux et l’administration participent activement à cette nouvelle approche. Les architectes toulousains dont tout particulièrement Jacques-Jean Esquié, Germain Dutour, Joseph Tillet véhiculent une conception des églises, conforme au rationnalisme architectural, bien lisible dans l’espace rural ou suburbain départemental, dans des formes similaires (frontons, clochers, etc...).
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